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Liszt: The Complete Songs, Vol. 2 - Angelika ... - Abeille Musique

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On trouve, dispersées parmi toutes les mélodies<br />

lisztiennes mettant en musique de grands poètes, des<br />

pièces sur des textes de contemporains aujourd’hui<br />

largement méconnus. Und sprich exprime en musique<br />

un petit poème de Rüdiger von Biegeleben, fils du baron<br />

Ludwig von Biegeleben, un diplomate qui plaida, contre<br />

Otto von Bismarck, pour un leadership autrichien au sein<br />

de la Confédération allemande. Ici, le personnage du<br />

poème exhorte quelqu’un—son propre moi intérieur ?—<br />

à observer le jeu de l’ombre et de la lumière sur la mer et<br />

à en tirer des leçons sur la peine, la fortune et Dieu. Cette<br />

œuvre méditative des années 1875 illustre à merveille les<br />

exercices d’économie auxquels <strong>Liszt</strong> se livra, sur le tard,<br />

sans jamais sacrifier son indéfectible génie de la progres -<br />

sion harmonique saisissante. L’accompagnement regorge<br />

de silences permettant aux admonestations sacrales de la<br />

chanteuse de passer en toute limpidité.<br />

Ihr Auge (« Nimm einen Strahl der Sonne ») est un<br />

bref cri fervent. L’intensité cumulée des lumières les plus<br />

éclatantes de la Nature—le soleil, l’étoile du berger, la lave<br />

rougeoyante de l’Etna—ne peut égaler la lumière des yeux<br />

de l’aimée, capable de réchauffer, d’illuminer, mais aussi<br />

de détruire l’âme de l’amant. L’urgence haletante de<br />

la figuration pianistique, au début, la courte transition<br />

enharmonique pour distinguer « la vie intérieure » de<br />

la Nature extérieure, et une conclusion qui semble<br />

remarquablement tout sauf décisive, sont autant de griffes<br />

lisztiennes récurrentes. Cette grande passion a, nous dit<br />

<strong>Liszt</strong>, une vie après la dernière mesure.<br />

Là où Robert Schumann exploita l’idée des reflets dans<br />

l’eau pour mettre en musique Im Rhein, im schönen<br />

Strome de Heinrich Heine (dans son cycle de lieder<br />

Dichterliebe op. 48), <strong>Liszt</strong> peint les eaux ondoyantes et le<br />

battement des ailes des anges. Dans la version révisée<br />

enregistrée ici—la première version figure sur le volume<br />

1—, les eaux fluent avec davantage de douceur, moins de<br />

24<br />

virtuosité ; là encore, les accords carillonnants, dans le<br />

registre aigu, marquent des accents musicaux « éthérés »,<br />

« angéliques ». Le poème et le lied naquirent d’un des<br />

grands projets architecturaux du XIX e siècle : l’achèvement<br />

de la cathédrale de Cologne (Hohe Domkirche St Peter und<br />

Maria, de son nom officiel), entamée en 1248 mais laissée<br />

inachevée au début du XVI e siècle. En 1814, le futur<br />

monarque prussien Friedrich Wilhelm IV fut le premier à<br />

décider de la voir achevée ; la construction commença<br />

véritablement en 1842, deux ans après son accession au<br />

trône. Pendant un temps, et <strong>Liszt</strong> et Heine s’attelèrent à<br />

lever des fonds pour ce projet—le très catholique <strong>Liszt</strong><br />

bien plus que le poète. Dans ce lied, l’image de la Vierge<br />

renvoie à un célèbre panneau de retable peint par l’artiste<br />

gothique tardif Stephan Lochner dans les années 1440.<br />

Es muss ein Wunderbares sein doit à sa fusion<br />

d’harmonies sophistiquées et à sa texture raréfiée, sans<br />

pyrotechnie, de figurer parmi les mélodies les plus<br />

populaires de <strong>Liszt</strong>. Le poète bavarois Oscar von Redwitz-<br />

Schmölz avait une vingtaine d’années quand il devint<br />

célèbre pour Amaranth, une épopée sentimentale dont la<br />

princesse Augusta de Saxe-Weimar-Einsenach (future reine<br />

de Prusse et impératrice allemande) confia deux strophes<br />

à <strong>Liszt</strong>, en juillet 1852, pour qu’il les mît en musique.<br />

Quinze ans plus tard, en 1867, <strong>Liszt</strong> rencontra Redwitz-<br />

Schmölz et écrivit à Carolyne von Sayn-Wittgenstein<br />

(1819–1887, la femme la plus importante de la vie de<br />

<strong>Liszt</strong>, de leur rencontre en 1847 jusqu’à sa mort à lui):<br />

« Sa personne me plaît plus que je ne l’aurais cru. On<br />

l’imagine en général confit en dévotion—les yeux baissés<br />

et une manière de parler timide, entrecoupée de soupirs!<br />

Eh bien non!» L’avant-dernière harmonie sur « sagen»<br />

apporte une ultime touche d’expressivité chromatique à ce<br />

petit bijou.<br />

La perla fut probablement composée en hommage<br />

à la noble dame qui en signa le poème : Thérèse von

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