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Liszt: The Complete Songs, Vol. 2 - Angelika ... - Abeille Musique

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d’une introduction généreuse, qu’il révisa en 1849. (Cette<br />

mouture révisée, que l’on entend ici, fut publiée en 1860;<br />

<strong>Liszt</strong> en composa une toute autre version, qui parut en<br />

1848.) Le contraste contenu dans le titre, entre joie et<br />

peine, la musique le métamorphose en un mouvement<br />

doucement oscillant entre harmonies majeures et<br />

mineures ; les deux derniers accords du lied sont l’ultime<br />

récapitulation de ces deux pôles. Plus jeune, <strong>Liszt</strong> faisait de<br />

« Himmelhoch jauchzend » une affaire de richesse<br />

assaillant le ciel mais, avec l’âge, il en atténua con sidé -<br />

rablement l’exubérance. <strong>Angelika</strong> Kirchschlager chante<br />

cette version de Freudvoll und leidvoll dans la tonalité,<br />

plus adaptée pour le mezzo, de mi majeur, suivant une<br />

édition qui circula largement les années après la mort de<br />

<strong>Liszt</strong>. On retrouve quelques légères différences concernant<br />

la ligne vocale et l’écriture pianistique entre cette version et<br />

celle en la bémol majeur. Cette dernière suivra plus tard<br />

dans la série.<br />

Le style hongrois des XVIII e et XIX e siècles appelé<br />

verbunkos—issu de la musique de recrutement militaire<br />

et étroitement associé à la virtuosité des orchestres<br />

tziganes hongrois—s’affiche dans Die drei Zigeuner, où<br />

se côtoient figures de bokázó (claquements de talons),<br />

hallgató (mélodies libres sans paroles), guirlandes de<br />

rythmes en triolets, « gamme gitane » et tempos tour à<br />

tour lents et enjoués. Rien d’étonnant à ce que <strong>Liszt</strong> ait été<br />

attiré par ce poème : son auteur Nikolaus Lenau (né<br />

Nikolaus Franz Niembsch Edler von Strehlenau, dans une<br />

région de Hongrie se trouvant aujourd’hui en Roumanie),<br />

créa trois personnages de musicien, dont le compositeur<br />

imite brillamment les instruments—violon, flûte et<br />

cymbalum—au piano. Dans une lettre à Carolyne datée<br />

du 27 mai 1860, <strong>Liszt</strong> écrivit : « En plus, l’idée m’a pris<br />

soudain, sans rime ni raison, de mettre en musique les<br />

Zigeuner de Lenau—et j’ai vite trouvé toute la trame au<br />

piano»; il acheva le lied le 17 juin.<br />

22<br />

Cela fait peut-être un peu cliché de dire que le<br />

« Wandrers Nachtlied II » de Goethe, ou Über allen<br />

Gipfeln ist Ruh’, est l’un des plus grands chefs-d’œuvre<br />

de la poésie allemande—mais c’est vrai. Écrit le 6<br />

septembre 1780 sur le mur d’une cabane en bois, au<br />

sommet du mont Kickelhahn, près d’Ilmenau, ce poème<br />

commence par évoquer la nuit naissante avant de<br />

transformer le « soir » en la fin imminente de la vie. Dans<br />

les paisibles accords aux sons fondamentaux descendant<br />

par tierces au piano, au début de la seconde version de<br />

<strong>Liszt</strong>, on entend la paix musicale descendre sur le paysage.<br />

Dans les répétitions des derniers vers du poète, c’est un<br />

crescendo d’aspiration, d’urgence, que l’on entend, et<br />

peut-être un rien de crainte, aussi, qui cède à l’invocation<br />

de la paix ultime, ramenant les harmonies initiales à un<br />

niveau plus élevé.<br />

La Confession d’un enfant du siècle (1836) et le<br />

sonnet « Tristesse » (1840) d’Alfred de Musset—auquel<br />

<strong>Liszt</strong> emprunta le texte de son J’ai perdu ma force et ma<br />

vie—définissent le « mal du siècle », mélange d’ennui, de<br />

mélancolie, d’apathie et de dégoût de la vie. Dans une<br />

lettre de condoléances adressée à la femme d’Alexei Tolstoï<br />

(cousin au deuxième degré de Léon Tolstoï), en 1875, <strong>Liszt</strong><br />

cita les derniers vers du poème de Musset, où la vie se<br />

résume à des pleurs. Des « figures soupirantes » tragicoemphatiques,<br />

chromatiquement assombries, emplissent<br />

l’introduction pianistique avant que la chanteuse ne fasse<br />

son entrée avec un passage sans accompagnement, façon<br />

récitatif, typique des mélodies tardives du compositeur.<br />

Cette œuvre se révèle, en outre, emblématiquement<br />

lisztienne par son passage intérieur aigu, « éthéré »,<br />

évoquant l’éternel, comme par son exploration de<br />

l’ambivalence tonale : on s’arrête en plein ciel.<br />

Parmi les mélodies les plus dramatiques de <strong>Liszt</strong> figure<br />

la mise en musique de la scène d’Alexandre Dumas père,<br />

Jeanne d’Arc au bûcher, l’une des nombreuses œuvres

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