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Liszt: The Complete Songs, Vol. 2 - Angelika ... - Abeille Musique

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première version de Ein Fichtenbaum steht einsam fut<br />

créée, mais <strong>Liszt</strong> savait encore reconnaître les invites à la<br />

musique que lui envoyait la voix unique du poète. En une<br />

image mémorable, Heine dit la fascination des poètes<br />

allemands (les sapins dans des contrées glacées) pour<br />

l’exotisme (le palmier sur de brûlants sables méridio -<br />

naux)—une bien intelligente variation sur les thèmes<br />

du sommet montagneux et de la lointaine bien-aimée,<br />

chers au romantisme. La première version lisztienne de<br />

ce poème populaire nous donne à entendre les ténèbres<br />

menaçantes et la profondeur chromatique enveloppant le<br />

sapin, tandis que le bref rêve idyllique d’objets de désir<br />

exotiques commence par les accords aigus répétés qui sont<br />

souvent la marque lisztienne du rêve—ou des royaumes<br />

célestes. La différence la plus frappante entre cette version<br />

et la révision que <strong>Liszt</strong> en fera, bien plus tard, tient<br />

peut-être à la conclusion, la première version s’achevant<br />

sur un rappel de la fin du lied schubertien « Ihr Bild »,<br />

d’après Heine (dynamiques puissantes, ligne de basse<br />

descendante et accord majeur final y sont similaires). La<br />

mesure de silence avant la conclusion est une autre touche<br />

schubertienne.<br />

Vergiftet sind meine Lieder compte parmi les plus<br />

grandes mélodies de <strong>Liszt</strong>, qui fut certainement le premier<br />

à faire un lied du cinquante et unième poème du Lyrisches<br />

Intermezzo de Heine—les autres musiciens du XIX e siècle<br />

se tinrent éloignés d’un tel amalgame volcanique d’accu -<br />

sation, de vulnérabilité, d’impuissance et de lamentation,<br />

voire de crainte. Ce poème peut être perçu comme une<br />

évocation du dilemme auquel Heine, poète post romantique<br />

pris entre l’Idéal et le Réel, fut confronté toute sa vie : la<br />

« Geliebte » pourrait être ensemble la muse romantique,<br />

ou l’Idéal qui a empoisonné son art de la vie réelle, et le<br />

Réel qui empoisonne l’Idéal. <strong>Liszt</strong> a pu voir en ce poème<br />

un reflet de sa relation déliquescente avec Marie d’Agoult,<br />

rompue en 1844, l’année même de ce lied. Sa musique<br />

21<br />

FRANZ LISZT, 1866<br />

est agencée en répétitions du thème initial, avec ou sans<br />

paroles—un mini-rondo de chagrin obsessionnel. Lorsqu’il<br />

fait de «du», « tu», l’aimée, portée en son cœur avec des<br />

serpents à la Méduse, on entend l’une des dissonances les<br />

plus violentes de toute la musique du XIX e siècle.<br />

Le « Clärchens Lied » ou Freudvoll und leidvoll est<br />

tiré de l’Acte III d’Egmont, le drame de Goethe. Ce célèbre<br />

poème avait déjà été mis en musique par Johann Friedrich<br />

Reichardt, Friedrich Zelter, Beethoven et Schubert, avant<br />

que <strong>Liszt</strong> n’en livrât, en 1844, une version longue, dotée

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