Reihe III - Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek

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N. 53 leibniz an christiaan huygens, 29. Dezember 1691 (8. Januar 1692) 239 donnée jusqu’icy n’avoit servi. Pour ne pas dire, qu’encor la methode de M. Facio est divisible en parties, puis que Vous me mandâtés qu’à force d’y mediter depuis il l’avoit poussée bien avant. Mais quelle qu’elle puisse estre, je desire que la mienne ne soit plus communiquée en échange. Je me souviens qu’autres fois lorsque je consideray la cycloide, mon calcul me pre- 5 senta presque sans meditation la pluspart des decouvertes qu’on a faites là dessus. Car ce que j’aime le plus dans ce calcul, c’est qu’il nous donne le même avantage sur les anciens dans la Geometrie d’Archimede, que Viete et des Cartes nous ont donné dans la Geometrie d’Euclide ou d’Apollonius; en nous dispensant de travailler avec l’imagination. Je viens maintenant à vôtre precedente, je crois bien que Vous avés vû que le Cercle 10 qui se decrit du point de la courbe evolue, et dont le rayon est la moindre droite qu’on peut mener de ce point à la courbe decrite; mais peutestre n’aviés vous pas songé d’abord à le considerer comme la mesure de la courbure, et moy lors que j’avois consideré le plus grand cercle qui touche la courbe interieurement comme la mesure de la courbure ou de l’angle de contact, je ne m’etois pas avisé de songer aux evolutions. Je conçois fort bien 15 que vôtre maniere de reduire la chainette à la quadrature de l’Hyperbole est differente des nostres. Je tacheray de publier un jour ma methode des reductions, qui est generale intra certos limites[,] je les ay déja franchis mais je n’ay pas encor eu le loisir de pousser la chose, et c’est ce que je souhaiterois de faire avant que de la publier. Quand j’avois parlé de querelle, il me semble que mes paroles marquoient assés que 20 je ne la mettois pas au nombre de celles qu’on prend à coeur, aussi l’appellay-je (ce me semble) petite querelle. Quand M. Bernoulli avoit envoyé à Messieurs de Leipzig, ce qu’il donnoit sur la loxodromie, il n’avoit pas encor vû ce que j’avois donné là dessus. 5 f. presenta (1) sans (2) presqve sans L 7 qv’il (1) me (2) nous donne L 7 f. avantage sur (1) Archimede, en (2) les anciens dans L 11 f. le rayon est (1) minima inde ducta ad (2) la moindre . . . à la L 12 courbe decrite par evolution, est le plus grand cercle qvi peut (1) toucher la courbe decrite (a) par dedans; (b) mais (2) y toucher (a) par ded bricht ab (b) au dedans la courbe decrite; mais L 13 courbure (1) ou comme une nouuelle sorte de contact (2) et moy L 14 f. ou de l’angle de contact erg. L 20 querelle unterstr. L 2 mandâtés: vgl. N. 18. 10 precedente: N. 46. 23 donnoit: Jac. Bernoulli, Specimen alterum calculi differentialis, in: Acta erud., Jun. 1691, S. 282–290. 24 donné: Leibniz, Quadratura arithmetica communis sectionum conicarum, in: Acta erud., Apr. 1691, S. 178–182.

240 leibniz an christiaan huygens, 29. Dezember 1691 (8. Januar 1692) N. 53 J’ay vû autres fois les Exercitations de Jacobus Gregorius, et peutestre que vous me les aviés monstrées Vous même. Mais il faut que je n’aye pas consideré alors avec attention ce qu’il avoit dit de la loxodromie, car il ne m’en estoit resté aucune idée. Il est seur qu’Albert Girard estoit un grand Geometre pour son temps; et il se peut qu’il 5 ait remarqué quelque rapport entre les Logarithmes et les Loxodromies. Quand même on a trouvé les regles parfaites[,] je ne laisse pas d’estimer les moins parfaites sur des matieres difficiles, parce qu’elles peuvent servir en d’autres cas; c’est pourquoy je trouve que vôtre methode pour la Somme des secantes meriteroit encor d’être publiée avec sa demonstration. La remarque du defaut des Tables de Snellius est considerable. 10 J’avois mis autres fois dans mon traité de la Quadrature Arithmetique la quadrature de l’Espace de la Logarithmique par la soutangente ou par le quarré de l’Hyperbole, qui en resulte. Mais suivant mon calcul il me semble que ce sont des choses qui s’entendent presque d’elles mêmes. Car dans la Logarithmique est dy = y dx; donc les dx (elemens a de l’abscisse x) estant constantes, les dy (elemens de l’ordonnée y) sont proportionnelles 15 aux y et par consequent les y sont en progression Geometrique lors que les x sont en progression arithmetique. C’est à dire les x sont les logarithmes des y. Donc la courbe est la Logarithmique. Or cette même equation fait connoistre, que dx = ady dy ou x = a y y ou = a dy : y, ce qui fait voir comment cette même Logarithmique depend encor de la quadrature de l’Hyperbole et comment sa soutangente (a) se rapporte à cette hyperbole. 20 Quand je parle de la perfection de la Geometrie et de l’Arithmetique, je l’entends avec quelque latitude. Je crois qu’on pourroit parvenir à pouvoir donner tousjours la methode des solutions, ou à en demonstrer l’impossibilité mais ce ne sera pas tousjours 2 f. avec attention erg. L 6 trouué (1) des (2) les (a) meilleures voyes (b) regles parfaites L 9 f. considerable. (1) La connexion de la soutangente (a) auec (aa) les (bb) le qvarré (b) de la logarithme et du qvarré de l’ (2) j’auois donné la qvadrature de la (3) j’auois mis L 21 f. qv’on pourroit (1) tousjours (2) auoir des methodes (3) parvenir à (a) dem bricht ab (b) pouuoir tousjours donner (aa) des solutions (bb) la methode des solutions L 1 Gregorius: J. Gregory, Exercitationes geometricae, 1668. 2 monstrées: während Leibniz’ Parisaufenthalt ab 1672; vgl. Leibniz, De solutionibus problematis catenarii, in: Acta erud., Sept. 1691, S. 435–439, bes. S. 438 f. Gregorys Exercitationes werden von Huygens in einem Brief an Leibniz vom 6. November 1674 (III,1 N. 40) erwähnt. 8 methode: vgl. Erl. zu N. 46. 10 traité: die Handschrift De quadratura arithmetica circuli, ellipseos et hyperbolae vom Herbst 1676; vgl. Erl. in N. 39, S. 177.

240 leibniz an christiaan huygens, 29. Dezember 1691 (8. Januar 1692) N. 53<br />

J’ay vû autres fois les Exercitations de Jacobus Gregorius, et peutestre que vous<br />

me les aviés monstrées Vous même. Mais il faut que je n’aye pas consideré alors avec<br />

attention ce qu’il avoit dit de la loxodromie, car il ne m’en estoit resté aucune idée. Il<br />

est seur qu’Albert Girard estoit un grand Geometre pour son temps; et il se peut qu’il<br />

5 ait remarqué quelque rapport entre les Logarithmes et les Loxodromies. Quand même<br />

on a trouvé les regles parfaites[,] je ne laisse pas d’estimer les moins parfaites sur des<br />

matieres difficiles, parce qu’elles peuvent servir en d’autres cas; c’est pourquoy je trouve<br />

que vôtre methode pour la Somme des secantes meriteroit encor d’être publiée avec sa<br />

demonstration. La remarque du defaut des Tables de Snellius est considerable.<br />

10 J’avois mis autres fois dans mon traité de la Quadrature Arithmetique la quadrature<br />

de l’Espace de la Logarithmique par la soutangente ou par le quarré de l’Hyperbole, qui<br />

en resulte. Mais suivant mon calcul il me semble que ce sont des choses qui s’entendent<br />

presque d’elles mêmes. Car dans la Logarithmique est dy = y<br />

dx; donc les dx (elemens<br />

a<br />

de l’abscisse x) estant constantes, les dy (elemens de l’ordonnée y) sont proportionnelles<br />

15 aux y et par consequent les y sont en progression Geometrique lors que les x sont en<br />

progression arithmetique. C’est à dire les x sont les logarithmes des y. Donc la courbe est<br />

la Logarithmique. Or cette même equation fait connoistre, que dx = ady<br />

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dy<br />

ou x = a<br />

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y y<br />

ou = a dy : y, ce qui fait voir comment cette même Logarithmique depend encor de la<br />

quadrature de l’Hyperbole et comment sa soutangente (a) se rapporte à cette hyperbole.<br />

20 Quand je parle de la perfection de la Geometrie et de l’Arithmetique, je l’entends<br />

avec quelque latitude. Je crois qu’on pourroit parvenir à pouvoir donner tousjours la<br />

methode des solutions, ou à en demonstrer l’impossibilité mais ce ne sera pas tousjours<br />

2 f. avec attention erg. L 6 trouué (1) des (2) les (a) meilleures voyes (b) regles parfaites<br />

L 9 f. considerable. (1) La connexion de la soutangente (a) auec (aa) les (bb) le qvarré (b) de la<br />

logarithme et du qvarré de l’ (2) j’auois donné la qvadrature de la (3) j’auois mis L 21 f. qv’on<br />

pourroit (1) tousjours (2) auoir des methodes (3) parvenir à (a) dem bricht ab (b) pouuoir tousjours<br />

donner (aa) des solutions (bb) la methode des solutions L<br />

1 Gregorius: J. Gregory, Exercitationes geometricae, 1668. 2 monstrées: während <strong>Leibniz</strong>’<br />

Parisaufenthalt ab 1672; vgl. <strong>Leibniz</strong>, De solutionibus problematis catenarii, in: Acta erud., Sept. 1691,<br />

S. 435–439, bes. S. 438 f. Gregorys Exercitationes werden von Huygens in einem Brief an <strong>Leibniz</strong> vom<br />

6. November 1674 (<strong>III</strong>,1 N. 40) erwähnt. 8 methode: vgl. Erl. zu N. 46. 10 traité: die Handschrift<br />

De quadratura arithmetica circuli, ellipseos et hyperbolae vom Herbst 1676; vgl. Erl. in N. 39, S. 177.

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