rudern-aviron-canottaggio 1/2012 (Febr. 12) - Schweizerischer ...

CLuBS
Le Club d’Aviron de la Ville de
Fribourg: Un départ canon!
Genèse du projet
C’est en 2007 que Vincent Chesneau et
Pierre Kovacs commencèrent à envisager le
projet de mettre sur pied un club d’aviron
en Basse-Ville de Fribourg. Le Lac de
Schiffenen est en effet trop éloigné de la
ville et des transports en commun pour
permettre un accès aisé aux jeunes. Le
troisième pilier pour la réalisation du projet
fut Jean-Luc Frehner.
Membres fondateurs:
Famille Chesneau
Famille Frehner-Chanez
Famille Ioannou-Chanez
Pierre Kovacs
Rainer Grossenbacher
Eugène Aeby
2008 déjà vit l’acquisition des premiers
bateaux – entreposés en plein air! – et les
premiers cours. En été 2009, un petit groupe
participe à sa première régate. La même
année, huit débutants prennent part à la
Blööterlicup de Richterswil, une journée
spéciale débutants qui laisse un très bon
souvenir. «C’est le plus beau jour de ma vie»,
criera le jeune barreur de neuf ans en coupant
la ligne d’arrivée!
Consolidation et confirmation
En 2009 et 2010 sont installés deux roulottes
puis six conteneurs habitables provisoires.
Outil indispensable pour la compétition: la
remorque. La première fut dénichée auprès de
la SN Etoile Bienne mais datant des années
60, elle dut être entièrement refaite. Elle
devient rapidement trop petite, la deuxième
remorque en provenance du CA Vichy se
révèlera trop lourde. Là encore, Pierre et
Jean-Luc passeront des heures à la rendre
utilisable. Le baromètre de la progression: les
championnats romands avec neuf puis douze
Après seulement quatre ans d’existence, le CAVF* s’est déjà classé au 5 ème rang du
classement des clubs lors des derniers championnats romands. Quel est le secret de
l’ascension fulgurante de ce jeune club d’aviron?
Préparation du huit pour les
championnats romands sur le
lac de Schiffenen.
compétiteurs; le CAVF pointe son nez en se
classant en tête des petits clubs. En 2010, le
CAVF gagne le prix SANITAS récompensant
le club qui s’engage particulièrement pour les
jeunes.
Actuellement, le club compte une vingtaine de
membres adultes et une quarantaine de jeunes.
Presque chaque semaine, le club accueille un
nouveau jeune qui découvre ce sport.
Le club s’organise autour de 3 pôles: l’école
d’aviron dont le but est de faire découvrir
l’aviron aux jeunes, la section compétition
ainsi qu’une section loisirs.
Ce qui est incroyable, c’est le chemin parcouru
en seulement quatre ans: depuis le terrain nu
rapidement peuplé avec six surf-skiffs, un
vieux quatre de couple barré et un skiff jullien,
mais ensuite, il faut tout trouver, tout créer:
Equipe des championnats romands 2010
(d.g.à.d.: 1er Vincent Chesneau et 8ème Pierre Kovacs).
chevalets, remorques, ponton – toujours sous
la forme d’un simple matelas!, abri, endroit
pour mettre les bateaux à l’eau, canot sécurité
etc. «Et c’est ça la magie du CAVF!», souligne
Vincent Chesneau, président du club.
Le soutien des clubs
Les clubs romands ont aussi permis le
développement du club en donnant ou en
vendant à petit prix des bateaux. Les tout
premiers bateaux et rames ont été offerts par
le RC Lausanne, bientôt suivi par la SN
Genève, le Lausanne SA, le CA Vevey, le CN
Montreux, la SN Neuchâtel, l’UN Yverdon,
le CA Nyon et le SC Horgen. Avec, pour
finir en beauté, l’achat d’un huit au CA Vevey.
*) v. aussi www.ca-vf.blogspot.com
Pierre Kovacs est le moteur du
club. Entretien.
Comment vous expliquez-vous le fulgurant
départ du CAVF?
Nous avons une super entente au sein du
comité; tout le monde «met la main à la
pâte» et tire dans le même sens, comme dans
un bateau d’équipe.
En quoi le CAVF se distingue-t-il des
autres clubs d’aviron, quelles sont ses
particularités?
Nous sommes un club qui vient de débuter;
nous avons tout dû créer à partir de zéro.
90 % de nos activités sont consacrés aux
jeunes. C’est un club d’enthousiastes, de
passionnés d’aviron.
Comment avez-vous fait pour recruter les
premiers rameurs; comment faites-vous
pour détecter les jeunes?
Nos premiers rameurs ont été les enfants des
membres fondateurs. Ensuite, notre existence
s’est répandue par le bouche à oreille. En
plus, Vincent Chesneau recrute des jeunes
auprès des Cycles d’Orientation.
D’où viennent-ils, seulement de la ville de
Fribourg ou aussi des environs?
Nos rameurs viennent de toute l’agg lomération
jusqu’à Bulle.
Pourquoi s’adresser aux enfants?
Les enfants recherchent la diversité et ils
aiment découvrir de nouveaux sports. Au
niveau physiologique, l’aviron est un sport
complet et exigeant. Mais il reste accessible
à tous.
Comment votre club est-il financé, est-ce
que vous avez des sponsors ou profitez-vous
du soutien de l’Etat ou de la Fédération?
Nous avons profité du soutien de la ville qui
nous met gratuitement à disposition l’emplacement
de la base nautique. Les contributions
de la LoRo et le prix Sanitas nous
ont permis d’acheter les bateaux chinois. A
ne pas oublier les sacrifices apportés par les
familles des membres du club et les généreux
dons des autres clubs qui nous ont permis de
disposer très rapidement de bon matériel.
Quel est votre rôle dans le club; durant
votre carrière active, vous étiez connu
comme un finisseur insensible à la douleur?
Faire avancer le club! (Vincent Chesneau
rajoute de manière reconnaissante: «Pierre
est le moteur du club. Le président doit
seulement encadrer, et le club marche!»).
Vous êtes également importateur de
bateaux? Pourquoi et quel type de bateaux?
En premier lieu, je voulais permettre aux
clubs d’acquérir des bateaux avec le meilleur
rapport qualité/prix possible. Les bateaux
que j’importe sont de la marque française
MPS composites mais qui a délocalisé sa
production en Chine. Pour cette raison, ils
ne coûtent que la moitié des grandes marques
européennes et ils sont d’excellente qualité.
Qu’est-ce qui vous a motivé de
devenir entraîneur?
Je voulais restituer à la relève tout ce que
j’avais appris dans mon ancien club, le CA
Vevey, et leur faire partager les émotions que
notre sport procure. J’ai donc commencé à
entraîner et j’ai tout de suite constaté que
cette activité me convenait.
Est-ce qu’on peut vraiment apprendre
le métier d’entraîneur?
Non, on peut seulement apprendre la base;
pour le reste, il faut avoir le «feeling».
En quelle année avez-vous été champion
du monde?
C’était en 1978 à Copenhague, en 4- PL avec
Pierre Zentner, Thomas von Weissenfluh et
Michael Raduner.
Quel est votre principe ou votre devise?
Respecter les jeunes et pratiquer le sport
dans le respect d’eux-mêmes.
Au vu des résultats du CAVF, y a-t-il une
«méthode d’entraînement Kovacs»?
Je parlerais plutôt de «méthode Max Cornaz»
qui me l’avait apprise au Club de l’Aviron de
Vevey. Cette méthode est simple et efficace:
endurance, endurance et endurance, en
bateau complété par un circuit training – basé
sur le seul poids du corps – l’hiver et des
séances d’ergomètre. On évite ainsi un
entraînement négatif, c’est-à-dire un en -
t raînement et une musculation mal faits
comme on le voit parfois dans les clubs. Les
autres méthodes ont certainement beaucoup
de valeur lorsqu’on a un entraîneur par bateau,
ce qui n’est que rarement le cas en club.
Est-ce que vous utilisez la vidéo afin
de faire progresser techniquement vos
rameurs?
Oui, surtout dans les camps d’entraînement.
Pour le reste, le temps nous manque.
Depuis quel âge ramez-vous; pourquoi
avez-vous choisi l’aviron comme sport?
Depuis l’âge de 14 ans, grâce au CA Vevey
qui venait embaucher des jeunes dans mon
école. 50 écoliers s’étaient inscrits; au bout
d’une année, nous n’étions plus que quatre!
Si vous n’étiez pas devenu rameur, quel
sport auriez-vous choisi?
Je rêvais d’une carrière de gardien de football!
Depuis votre base nautique située sur
la Sarine dans le méandre de Fribourg, vos
rameurs se dirigent, pour s’entraîner, vers
le nord en direction du Lac de Schiffenen.
Quelles sont les particularités de ce lac?
C’est un lac qui est plat et toujours ramable.
Il est donc parfait pour l’entraînement. Par
contre, il porte souvent du bois.
Quelles sont vos ambitions pour
l’avenir du club?
Sur le plan sportif, notre objectif est de
former un maximum de jeunes et de ramener
des médailles des championnats suisses. Sur
le plan de l’infrastructure, nous aimerions
rajouter un étage sur les nouveaux conteneurs
habitables placés en été 2011 pour y installer
un coin détente et un vestiaire. Nous voulons
également nous connecter aux réseaux
urbains de l’eau et de l’électricité.
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Max Schaer